JOURNÉE MÉTÉOROLOGIQUE MONDIALE 23 MARS 2016
Déclaration du Directeur Général de l’Agence Nationale de la Météorologie
Mesdames et Messieurs Bonjour
L’Organisation Météorologique Mondiale et les Services Météorologiques et hydrologiques Nationaux du monde entier célèbrent ce jour 23 mars 2016 la « Journée Météorologique Mondiale » pour commémorer l’entrée en vigueur le 23 mars 1950 de la Convention instituant la création de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM ou WMO) au sein du Système des Nations Unies.
L’Organisation Météorologique Mondiale est une institution spécialisée des Nations Unies ayant en charge la surveillance et les observations des phénomènes météorologiques, climatiques, hydrométéorologiques et océaniques à l’échelle du globe pour la sécurité et la survie de l’humanité.
Cette journée météorologique mondiale est célébrée à travers le monde pour mettre en exergue la situation météorologique et climatique qui prévaut présentement à l’échelle de la planète, les prédictions qui sont faites pour les années à venir et les défis énormes des changements climatiques en cours.
L’Organisation Météorologique Mondiale compte aujourd’hui en son sein 185 Etats Membres qui sont organisés et reparties en Associations Régionales AR (AR I : pays d’Afrique) et dont les Services Météorologiques et Hydrologiques Nationaux respectifs
jouent un rôle déterminant dans les domaines scientifiques dont l’OMM a la charge à savoir : la météorologie, la climatologie, l’hydrologie et ainsi que les disciplines connexes.
Pour ses missions de surveillance et d’observations de l’atmosphère et des océans à l’échelle du globe, l’OMM dispose d’énormes moyens qui sont : des stations météorologiques terrestres et maritimes, des stations de sondages automatiques, des radars météorologiques, des satellites, des avions, des navires et des bouées dérivantes etc.
L’ensemble de toutes ces informations et données météorologiques et climatiques sont ensuite analysées et traitées par les Grands Centres Météorologiques et Climatiques Mondiaux et Régionaux de l’OMM qui disposent des moyens informatiques les plus puissants et les plus performants au monde à fin de mieux appréhender et connaitre le temps, le climat et ses variations ainsi que les changements climatiques que nous observons çà et là à travers le monde.
Ces données et informations météorologiques et climatiques ainsi que les prévisions météorologiques et climatiques qui sont déduites sont échangées grâce à des moyens de télécommunications très performants pour être mises ensuite à la disposition des populations et des usagers du monde entier.
C’est dans cette optique de mieux comprendre le changement climatique et ses impacts négatifs sur la sécurité et le développement économique mais aussi sur la vie sur terre que l’OMM a crée récemment le Cadre Mondial des Services Climatiques (CMSC) au sein de l’Organisation et a demandé à ses Etats Membres de renforcer les capacités de leurs Services Météorologiques Nationaux et particulièrement leurs Services climatologiques nationaux.
C’est pourquoi à la grande Conférence des Parties sur le Changement Climatique de la planète toute entière (COP21 – Paris), les Chefs d’Etats et de Gouvernement du monde entier furent convaincus par les experts scientifiques météorologistes, climatologues et autres que le changement climatique n’était plus un scénario de modèle numérique du climat mais une réalité factuelle et qu’il fallait réagir urgemment.
A cet égard et pour le cas de notre pays, nous nous employons énergiquement depuis la création de l’Agence Nationale de la Météorologie à mettre en place les différentes structures météorologiques et climatiques nécessaires pour répondre à ces exigences du changement climatique dans notre pays.
Les accomplissements réalisés dores et déjà et qui vont nous permettre dans un proche avenir à mieux appréhender et comprendre les variations climatiques intervenues ou susceptibles d’intervenir dans telle ou telle autre région de notre pays sont les suivants :
- La création d’un Réseau National d’Observation Pluviométrique Sentinelle (sup à 40 postes pluviométriques) et qui est opérationnel (voir carte)
- La création d’un Réseau des Stations climatologiques automatiques à l’intérieur du pays (sup à 5) et qui sont fonctionnels (voir photos)
- Une extension de la densité de ces réseaux est planifiée cette année.
Avec ces réseaux constitués nous fournissons déjà des prestations de services météorologiques et climatiques à de très nombreux secteurs de développement économique du pays (voir diagramme)
Nous prévoyons créer très prochainement un Service Climatologique en charge de la collecte , de la gestion et analyse de toutes ces informations et données climatologiques à l’échelle du pays pour produire des documents d’informations climatiques et de prévisions nécessaires à tous les usagers de l’information du temps et du climat.
Grace à des nouveaux équipements qui seront également acquis dans le cadre des Projets d’assistance de l’ICPAC et de l’OMM et du développement que connaîtra notre Agence, les connaissances du changement climatique et de ses répercussions sur notre environnement naturel et humain dans notre pays seront approfondies.
En revenant sur la Journée Météorologique Mondiale, c’est conformément aux observations climatiques existantes et aux prédictions probables du climat pour les années à venir que le Congrès Exécutif de l’OMM a choisi pour la célébration de la Journée le Thème suivant :
« Plus chaud, plus sec, plus humide, regardons l’avenir en face »
- PLUS CHAUD
Un réchauffement climatique a été observé dans le monde et les mesures et relevés des températures à l’échelle du globe l’ont clairement indiqué.
De plus les années 2011-2015 représentent la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée et l’année 2015 couplé d’un épisode El Nino de forte intensité, a été la plus chaude observée depuis le début des relevés à la fin du XIXe siècle.
Cas d’observations des variations des températures à Djibouti :
Comme cela a été observé à l’échelle planétaire, les relevés météorologiques et climatiques effectués en 2015 dans notre pays font état que l’année 2015 représente l’année la plus chaude depuis que les observations et mesures météorologiques existent.
On observe une variation de 0.5°C par rapport à la moyenne annuelle
En outre et au cours de l’année 2015 avec l’épisode de El Nino, la Mer d’Arabie et les eaux de surfaces de l’Océan Indien ont été très chaudes et ont accentué la cyclogenèse de cette région et pour la première fois dans l’histoire deux cyclones sont exceptionnellement parvenus au Golfe d’Aden et causé des pertes des vies humaines et des biens économiques pour les pays de la région (Chapala et Megh).
De plus ce réchauffement climatique du au changement climatique bouleverse le rythme naturel des saisons et entraîne une augmentation de la fréquence et de l’intensité́ de certains phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses et les fortes pluies. Les changements en cours nous donnent un avant-goût de ce qu’un avenir plus chaud, plus sec et plus humide nous réserve.
2- PLUS SEC
Depuis plusieurs années notre région sévit une sécheresse récurrente sévère et celle –ci continue de ravager tout ce dont possédait les populations de ces régions de l’Afrique de l’Est comme l’indiquent les images douloureuses suivantes (images).
Des appels d’assistance et de secours sont lancés aux organisations internationales et aux pays donateurs d’aides.
3-PLUS HUMIDE
Dans de nombreuses régions le réchauffement planétaire continu observé permet à l’atmosphère de contenir et emmagasiner la vapeur d’eau et contribue à accroître l’augmentation de la fréquence des épisodes de précipitations extrêmes.
De ce fait contrairement aux régions qui sévissent de la sécheresse, de nombreux pays connaissent des inondations sans précédentes : Malawi, Etats Unies, Inde ; Pakistan etc. D’autres villes battent des records de précipitations cumulées en 24 heures (Royaume-Uni, l’Inde, Pakistan…).
4 - Regardons l’avenir en face.
S’agissant du réchauffement climatique , une lueur d’espoir est née à la COP21 de Paris car les Chefs d’Etats et de Gouvernement ont pris conscience de la réalité du changement climatique et la nécessité de prendre d’urgence des mesures de réduction des émissions des gaz à effets de serre et de développement de technologies propres.
L’Organisation Météorologique Mondiale et les Services Météorologiques Nationaux et Hydrologiques ont un rôle déterminant dans la lutte contre le changement climatique.
Les centres météorologiques régionaux de l’OMM et les forums sur l’évolution probable du climat, toujours plus nombreux, contribuent également à renforcer les moyens d’action des régions et des pays
A la COP-21 de paris, il a été reconnu unanimement que le changement climatique représentait un défi majeur pour l’humanité. C’est la raison pour laquelle il est pris en compte dans les objectifs de développement durable des Nations Unies.
Pour conclure et pour notre pays, il nous faut développer les réseaux d’observation météorologique et climatique à l’échelle du territoire, renforcer les capacités du Service Météorologique National, avoir une volonté politique forte de lutte contre le changement climatique et ainsi nous parviendrons à préserver notre environnement et prospérer notre économie
Le Directeur Général de l’Agence Nationale de la Météorologie
Osman Saad Said